Les sentinelles de l’Océan

Il y a ceux qui polluent les océans et ceux qui les nettoient.
Il y a ceux qui les défient et ceux qui les respectent.
Et puis un jour arrivent ceux qui les embellissent…
Ceux qui, grâce à une idée folle, font respecter la mer, la transforme en œuvre d’art, en musée et inventent un nouveau monde sous marin.
Jason De Caires Taylor est l’un de ceux-là. Un artiste sculpteur qui a eu un jour l’idée curieuse d’immerger ses sculptures au large de Cancun au Mexique.
Un projet pour le moins étrange réalisé il y a plus de dix ans.
Les sculptures sont faites avec du ciment alcalin (PH neutre) et à l’aide de matériaux résistants et écologiques, respectant le monde marin. Les sculptures ont été ensuite transportées sur des plate formes flottantes et déposées précautionneusement au fond de l’eau tout près de récifs déjà existants. Ces œuvres d’art constituent un musée sous marin et représentent l’évolution de l’homme Maya.

Désormais les touristes, chaussés de leurs palmes, peuvent se promener non pas dans les jardins suspendus de Babylone, mais dans ceux immergés de Cancun et déambuler entre « le collectionneur de rêves perdus », « l’homme de feu », « la jardinière de l’espoir » ou encore « l’évolution silencieuse ».

Le plus magique dans tout ça, c’est que les sculptures évoluent… en effet, avec les années les coraux cerf transforment les personnages, les vers marins gribouillent des lignent blanches sur les œuvres pendant qu’ils se nourissent, les tuniciers (organisme marin revêtu d’une enveloppe) émergent des yeux et des bouches des personnages comme des explosions, les oursins rampent sur les corps, les algues coralliennes appliquent une sorte de peinture violette sur les surfaces lisses des corps… les rouges sont plus intenses que ceux qui sont réalisés par des peintres et les éponges violettes accrochées aux sculptures, respirent l’eau comme si c’était de l’air pendant que les poissons d’ange glissent silencieusement au dessus du nouveau peuple de l’océan…





Vous l’aurez compris, les œuvres de Taylor ont été petit à petit colonisées par les coraux et les poissons, créant un fabuleux écosystème. Plus rien à voir avec les sculptures lisses du départ, elles ont désormais pris vie grâce aux supports que l’artiste a intégré dans ses œuvres pour permettre le développement d’un «récif artificiel».
Le résultat?
Une idée épousée de plus en plus par plusieurs pays, à tel point que nous retrouvons de telles œuvres au large de Marseille en Europe ou au milieu de la Tamise à Londres en face du parlement, là où les élus ont le pouvoir de faire changer les choses. Les 4 cavaliers de l’Apocalypse campent sur les rives de la Tamise juste pour délivrer un message: le climat change, les fleuves ne doivent pas devenir les autoroutes des déchets, les océans sont des endroits précieux et délicats qui nécessitent notre protection.

Grâce à ces sculptures, nous prenons conscience que nos océans sont un trésor et désirons un meilleur futur pour eux.
Pour changer les mentalités il suffit parfois d’ajouter une œuvre qui donne la possibilité de regarder ce que l’on a toujours eu sous les yeux, sous un angle différent…
L’homme se doit d’être le gardien de la nature, non son propriétaire.
Philippe Saint Marc
Place à l’art…
Christine Lauret
2 Comments
murat Rolande
Magique ! je ne connaissais pas ! decorer la mer quelle gageure!!!!
info@emotionletter.com
Oui, ça m’a tellement touché que j’ai décidé d’en faire profiter tout le monde!